Lieu
Studio Varia
Durée
±50min
Langues
EN — st. FR NL
Tarifs
Accessibilité
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Théâtre
Revoir

Un solo en anglais est aussi drôle que dérangeant, détournant les codes de la comédie stand-up et naviguant entre humour et tragédie, pour libérer notre imagination face aux chemins tortueux du deuil et de la résilience.

RÉSUMÉ

« Peut-on convoquer une autre version de soi-même, pour exprimer ce qu’on ne parvient pas à dire dans sa propre langue ? Un solo en anglais aussi drôle que troublant, qui détourne les codes du stand-up et navigue entre humour et tragédie, pour libérer nos imaginaires face aux chemins tortueux du deuil et de la résilience ».


Sur la scène entièrement vide, une femme s’avance vers nous, carabine à la main : « I am the actress. I guess you are… the audience? », nous lance-t-elle, en mâchant son chewing-gum de façon flegmatique. Elle poursuit, toujours en anglais : « N’ayez pas peur de mon fusil. Je le garde tout le temps avec moi. C’est à cause des loups ». Il n’est pas toujours possible de raconter sa vie dans sa langue maternelle. Surtout quand dans cette vie, à peu près tout, un jour, s’est effondré. Pour essayer de nommer ce qu’elle a sur le cœur, cette actrice qui nous parle a donc décidé de faire un pas de côté, pour laisser place à l’un de ses doubles. Une désopilante version américaine d’elle-même, qui va chercher de nouveaux mots pour faire le récit de son hasardeuse reconstruction intime, tout en s’amusant à brouiller les pistes de sa propre tragédie …    

  Après le succès de Faire quelque chose. (C'est le faire, non ?), et en attendant sa nouvelle création la saison prochaine, nous avons invité Venedig Meer, compagnie partenaire du Varia, à revenir quelques années en arrière. Douze ans après sa création, l’autrice, actrice et metteuse en scène Florence Minder réinterprète son tout premier spectacle, dans lequel on retrouve la matrice de sa recherche théâtrale, qui questionne notre rapport intime et collectif à la fiction. Ni musique, ni micro, ni vidéo, ni jeux de lumières : dans ce seule-en-scène aussi bouleversant que jubilatoire, elle nous avertit même d’emblée qu’elle évoluera dans un registre physique pour le moins … limité. Un stand-up low-cost désarmant de sincérité, intégralement en anglais sur-titré, au fil duquel son alter ego linguistique retrace ses errements et son désarroi, tentant par tous les moyens de transcender sa propre solitude pour avancer sur les chemins sinueux de la perte. 

Sans jamais se départir d’un sens aigu du rythme et de la formule, son personnage nous interpelle sans détour et se joue de nos attentes, face à cette forme d’entertainment qui dérive lentement vers des contrées lointaines. Tout en opérant une forme de distanciation, sa métamorphose langagière lui permet d’explorer une terre inconnue à l’intérieur d’elle-même. Peu à peu, elle réinvestit son corps et ses émotions, pour affronter un deuil dont l’origine restera floue, mais qui ouvre sous ses pas un sentier escarpé dont elle détaille chacune des étapes. Choc, déni, colère, marchandage, dépression, expérimentation, acceptation : naviguant de thérapies infructueuses en obscurs modes d’emploi de développement personnel, elle retrace avec une ironie mordante les différents stades de son périple, au bout duquel elle finira par prendre le large, pour se réinventer. Une énergie d’actrice explosive, au service de ce savoureux mélange des genres entre humour et tragédie, dans lequel Florence Minder confirme une fois de plus son talent pour défendre la fiction comme un terrain de jeu inépuisable, tout autant qu’un espace de survie. 

On the completely empty stage, a woman walks towards us, rifle in hand: "I am the actress. I guess you are... the audience?" she says, chewing her gum phlegmatically. She continues, still in English: "Don't be afraid of my gun. I keep it with me all the time. It's because of the wolves." It's not always possible to recount one's life in one's mother tongue. Especially when just about everything in that life collapsed one day. So, to try and name what's on her mind, this actress decided to step aside and make room for one of her doubles. A hilarious American version of herself, she searches for new words to tell the story of her haphazard intimate reconstruction, while having fun blurring the lines of her own tragedy...

Following the success of "Faire quelque chose (that's doing it, isn't it?)", and in anticipation of its new creation next season, we have invited Venedig Meer, a Varia's partner company, to go back in time. Twelve years after its creation, author, actress and director Florence Minder reinterprets her very first show, in which we find the matrix of her theatrical research, which questions our intimate and collective relationship with fiction. No music, no microphone, no video, no lighting effects: in this one-woman show that's as moving as it is jubilant, she even warns us from the outset that she'll be performing in a physical register that's, to say the least... limited. A disarmingly sincere low-cost stand-up, entirely in English with surtitles, in which her linguistic alter ego retraces her wanderings and confusion, trying by all means to transcend her own solitude and move forward along the winding paths of loss.

Without ever relinquishing her acute sense of rhythm and formula, her character calls out to us without detour, and plays on our expectations of this form of entertainment that slowly drifts off into distant lands. While operating a form of distancing, her linguistic metamorphosis allows her to explore an unknown land within herself. Little by little, she reinvests her body and her emotions, to confront a grief whose origins remain unclear, but which opens up a steep path beneath her feet, each stage of which she details. Shock, denial, anger, bargaining, depression, experimentation, acceptance: navigating unsuccessful therapies and obscure self-help manuals, she traces the various stages of her journey with biting irony, eventually setting sail to reinvent herself. The explosive energy of an actress is at the service of this delightful blend of humor and tragedy, in which Florence Minder once again confirms her talent for defending fiction as an inexhaustible playground, as much as a space for survival.

Distribution

Un spectacle de Venedig Meer

Concept, écriture et jeu Florence Minder

Direction d’actrice Julien Jaillot

Régie Noémi Scantamburlo

Lumière Yorrick Detroy

Typographie Christine Paquet 

Exercice critique Manon Faure, Julien Jaillot, Florence Minder, Karen Kölher, Sophie Sénécaut et Valérianne Poidevin

Traduction Néerlandais Daphne Agten

Production Manon Faure – Venedig Meer

Crédits

Un projet coproduit par le Théâtre National Wallonie-Bruxelles en 2011, au Festival XS, puis en version longue en 2012.

Il revient aujourd’hui au Théâtre Varia dans une version relue et rechargée (reloaded).

Dans sa création originale, la régie surtitres et l’œil extérieur était assurés par Sébastien Monfè.

Elisa Lozano Raya était stagiaire à la mise en scène.  

La traduction néerlandaise a été réalisés par Mike Sens. 

La lumière a été créée par Jacques Perera et Luc Loriaux était régisseur général. 

L’oreille interne sur les capsules de communication était Brice Cannavo.