Lieu
Studio Varia
Durée
55 minutes
Langues
FR
Tarifs
Âge
À partir de 13 ans
Avertissements
Ce spectacle traite de sujets liés à l'alcoolisme et contient plusieurs scènes présentant de la consommation d'alcool.
Accessibilité
Nos installations actuelles au Studio Varia ne permettent malheureusement pas l'accès aux personnes à mobilité réduite, des escaliers menant à la salle de spectacle.
Revoir

Un solo théâtral à vif, où les mots et les images dialoguent pour repeupler les brèches d'une relation complexe entre une fille et son père.

RÉSUMÉ

Comment tracer de nouveaux chemins de résilience, pour réparer une mémoire intime abîmée par l’Histoire ?

« Papa, tu sais quels sont les points communs entre la guerre d’Algérie et l’alcool ? J’en ai trouvé trois : le silence, le tabou, et la honte. » Lorsqu’elle était enfant, celle qui prononce ces mots voyait son père comme un héros. Le genre de héros à qui elle voulait ressembler plus tard. Et puis, le temps a fait son œuvre. La fille a grandi, et le héros a vieilli, basculant peu à peu dans les anfractuosités de sa propre mémoire, dans les sillons tortueux de la vie, comme pour chercher quelque chose, pour rattraper un manque, ou bien pour s’oublier. Jusqu’au jour où la jeune femme a décidé de couper les ponts. De ne plus voir son père. Petit à petit, elle l’a gommé de ses souvenirs, comme un vieux dessin qui s’efface…

Dans ce seule-en-scène à vif, Yasmine Yahiatène part sur les traces d’Ahmed, ce père dont elle a dû se résoudre à faire le deuil de son vivant. Utilisant la vidéo comme matière première et partenaire de jeu, elle sonde les failles de cette relation douloureuse et interrompue, pour retrouver son chemin parmi les fragments d’héritage qu’elle porte en elle et qui lui semblent si lointains. D’archives personnelles en documents historiques, les images s’entremêlent, et la mémoire d’Ahmed se recompose, par bribes : ses origines kabyles, son exil vers la France, en pleine révolution. La perte de sa langue maternelle, qu’il délaisse en assimilant peu à peu la culture de la puissance coloniale. Mais aussi la liesse, la finale de la Coupe du Monde 98, les deux buts de Zidane, version glorieuse d’une mémoire franco-algérienne peuplée de cicatrices. Et, entre ces deux rives, l’alcool, comme un mauvais remède face à ce passé décomposé.

Vidéaste de formation, mais également comédienne et performeuse, Yasmine Yahiatène co-signe La Fracture, un premier spectacle aussi pudique que troublant, réalisé avec son équipe de créateur·ices. Par un jeu subtil d’évocations orales et de superpositions visuelles, elle se glisse dans les brèches de son histoire familiale, et transforme la scène en un terrain d’enquête et de réparation. Saisissant à bras-le-corps cette succession de traumatismes vécus, de blessures transmises de génération en génération, elle utilise la puissance des mots, des images et de la fiction pour reconstruire sa propre histoire, et défricher de nouveaux sentiers de résilience intime et collective.

Pauline Vanden Neste - Atelier 210

Prolixe sur ses intentions et le chemin qui a mené à cette création, l’artiste – formée aux Beaux-Arts et qui signe avec La Fracture son premier opus pour la scène – livre en une petite heure un objet de peu de mots. Choisis et rares, ils s’insinuent avec la puissance de la simplicité dans une composition graphique où le dessin et la vidéo s’articulent avec brio.

Marie Baudet, La Libre Belgique, 22/09/2022

Comme la Guérilla du rappeur algérien Soulking,qui retentit sur ce seul en scène impétueux, c’est un amour en conflit permanent (pour unpère, pour des racines) qui agite cette création à vif.

Catherine Makereel, Le Soir, 15/09/2022

... on sent que la performance vient du fond des tripes, portée par un flot d’émotions qui la rend bouleversante.

Didier Beclard, Demandez le programme, 20/09/2022
Distribution

Conception et interprétation Yasmine Yahiatène

Dramaturgie et co-conception Sarah-Lise Salomon Maufroy

Collaboration Artistique et co-conception Olivia Smets et Zoé Janssens

Créateur sonore Jérémy David

Créateur vidéo Samy Barras

Créatrice lumière Charlotte Ducousso

Crédits

Création en septembre 2021 à Bruxelles à l’Atelier 210 et Kaaitheater

Production déléguée Atelier 210

En coproduction Kaaitheatre, Buda (coutrai), Little Big Horn asbl, la Coop asbl et Shelter prod

Avec le soutien de la Fédération Wallonie Bruxelles (Bruxelles), Pianofabriek (Bruxelles), Citylab(Bruxelles), Darna asblL (Bruxelles), Ville de Bruxelles (Bourse Kangoroe), Centre Wallonie Bruxelles (Paris), Montevideo, centre d'art, (Marseille), Espace Senghor (Bruxelles), Cie L'hiver nu (Mende), Le Sillon Lauze (Marvejols), de taxshelter.be, ING et du tax-shelter du gouvernement fédéral belge